SIGILLANT

Jean de Saint-Amator

Grand-maître des eaux et forêts de Bretagne , Chevalier des mains du roi Charles VIII (1495), Vicomte haut justicier (1519)
Saint-Amator, Jean de
homme
Laïc
1463
1538

Potier de Courcy nous indique que la famille de Saint-Amator, d’origine angevine, possédait de nombreuses seigneuries dans les environs de Rennes (Tizé, paroisse de Thorigné ; Eancé, paroisse du même nom ; la Motte, paroisse de Noyal-sur-Vilaine ; Saint-Gilles, paroisse du même nom) et de Nantes (la Ragotière, paroisse de Teillé).
Le premier personnage connu de cette famille fut Foulques, écuyer dans une montre reçue au Mans en 1380. Il épousa Guillemette de Châteaugiron, dame de Tizé.
L’enracinement breton de cette famille date de Guy de Saint-Amator qui fut écuyer de l’hôtel du comte de Richemont (futur Pierre II) en 1424 et qui épousa Jaquette de Malestroit. Enfin, leur fils Guillaume eut deux héritiers de Margueritte de Québriac, ce qui conduisit à la formation de deux branches familiales distinctes :


François, capitaine de Saint-Aubin-du-Cormier (Ille-et-Vilaine), grand veneur et chambellan du duc François II.
Il hérita des seigneuries de Tizé, Eancé et de la Motte de Noyal-sur-Vilaine.
Cet ensemble uniquement localisé dans l’actuel département d’Ille-et-Vilaine constituait la branche de Tizé.
La mort de François en 1521 entraîna la disparition de son lignage au bénéfice des Bouan qui récupérèrent toutes les seigneuries précitées.


Jean, dont Potier de Courcy et Ogée ventent la valeur militaire.
En effet, Jean assista à treize batailles, ce qui lui valu d’être armé chevalier des mains du roi Charles VIII lui-même lors de la bataille de Fornouë le 6 juillet 1495.
L’héritage qu’il reçut de son père, et surtout son fructueux mariage en 1506 avec Marguerite Delbiest, dernière représentante de ce lignage, permit à Jean de se constituer un important réseau de seigneuries, localisées principalement dans l’actuel département de Loire-Atlantique.
En effet, Marguerite Delbiest hérita de plusieurs seigneuries de son neveu Jean, mort sans postérité en 1506, lui-même les tenant de son père François, disparu trois ans plutôt.
Marguerite apporta donc en dote les terres des Nivaux, paroisse de Vertou, de la Tour, paroisse de Port-Saint-Père, de Pannecé et surtout de Thouaré et de Guignen.
Ces deux dernières terres étaient dans la famille Delbiest (ou d’Elbiest ou de Lebiest) depuis des décennies.
Gilles Delbiest, chevalier flamand, passé au service du duc de Bretagne, comme capitaine de Nantes au moins de 1393 à 1416 (La Borderie, p. 133 et 294) reçut de François I (1442-1450) la seigneurie de Thouaré en récompense de ses services.
Quant à la seigneurie de Guignen, elle entra dans la famille Delbiest lors du mariage de Gilles et de Béatrix de la Lande.
Cette seigneurie de Guignen fut érigée en vicomté avec haute, moyenne et basse justice en 1519, au bénéfice de Jean de Saint-Amator.
Ce nouveau titre donna son nom à la seconde branche familiale issue de Jean.


Jean et Marguerite de Saint-Amator eurent un fils, Claude et deux filles Renée et Gillette. Claude épousa Claude de la Touche, dame de la Touche-Limouzinière dont il eut une fille nommée Philippe.
Elle se maria en première noce à Jean de Rieux, puis en seconde noce à Charles de Bretagne, comte de Vertus (Champagne) et baron d’Avaugour. Ainsi disparu la famille de Saint-Amator.


Après ces rappels, la fulgurante ascension sociale de Jean de Saint-Amator nous apparaît.
Né fils cadet d’un écuyer dont il ne reçut que la seigneurie de la Rogatière, il devint grâce à son courage, chevalier en 1495 à l’âge de trente deux ans, puis vicomte haut justicier en 1519 à la faveur d’un mariage avantageux.
Après sa mort en juillet 1538, ses descendants se sont alliés à l’une des plus puissantes familles bretonnes d’alors.


Potier de Courcy n’attribue les titres de chambellan et de grand-veneur de Bretagne, c’est-à-dire responsable de la chasse à cour, qu’à François de Saint-Amator, frère aîné de Jean.
Par contre, Ogée lui reconnaît ces charges ainsi que celle de grand-maître des eaux et forêts de Bretagne.
La disparition de François sans postérité mâle en 1521 et le souci de maintenir ces titres si importants et enviés dans la famille expliquent très certainement le transfère de ceux-ci vers Jean.


Cette brève présentation de la famille de Saint-Amator nous permet de mieux comprendre la légende de ce sceau et d’en définir la datation : entre 1506 (date d’entré de Thouaré dans la famille Saint-Amator) et 1538 (mort de Jean de Saint-Amator).


"Jean de Saint-Amator" dans la base Sigilla
(permalink : https://sigilla.irht.cnrs.fr/45005). Consultation du 17/10/2024.
  
Clémence Gauche (15/06/2018 00:00)